La fin d’année arrive à grands pas, c’est l’occasion de parler de ce qui se passe en fin d’année, les différentes opérations qui peuvent avoir un impact sur les marchés. Découvrez le principe de saisonnalité, les patterns de fin d’année, et les conséquences de ces événements sur les marchés actions en décembre et janvier.
Le principe de saisonnalités en Bourse
Avant d’aller plus loin dans cet article, nous allons regarder le principe des saisonnalités. De la même façon qu’il existe des saisons climatiques, il existe aussi des saisons sur les marchés au cours de l’année.
Une saisonnalité part du principe qu’il y a un pattern qui se répète durant une période de l’année. Par exemple, on prend un échantillon de données sur le S&P 500 sur 20 ans, et à partir de cela, il faut définir les patterns qui se répètent le plus souvent (haussier, baissier, neutre) et à quel pourcentage de fréquence.
Études des patterns pour le S&P 500
Voici un exemple en ce qui concerne le S&P500, l’étude statistique porte sur 20 années. Vous pouvez par exemple constater que les meilleurs mois du S&P500 sont ceux d’avril et ceux de novembre. La fréquence de ce pattern est très élevée puisqu’elle est de 80 %.
Saisonnalités du S&P 500
Source: EquityClock.com
En revanche, qui dit “saisonnalités” ne dit pas forcément que cela se répète à chaque année, c’est basé sur des probabilités avec un niveau de fréquence pour les occurrences.
Au-delà de cela, il faut aussi prendre d’autres facteurs en compte comme :
– le tape (tendance-prix) ;
– la politique monétaire ;
– le sentiment du marché ;
– les nouvelles mesures gouvernementales sur le déficit ;
– la croissance, l’inflation, les résultats des entreprises ;
– la cyclicité des prix.
Les saisonnalités ne sont pas forcément statiques, elles peuvent changer à travers le temps.
Pourquoi avons-nous des saisonnalités en Bourse ?
Il y des comportements d’achats et ventes plus réguliers durant des périodes de l’année. En voici quelques exemples :
- la fin d’année engendre plusieurs événements qui poussent à la consommation comme thanksgiving, le Black Friday, Noël, et donc les résultats de revenus des entreprises sont souvent plus élevés* ;
- les périodes creuses durant l’été à cause des vacances ;
- les rebalancements trimestriels ou de fin d’année ;
- les prises de profits après les mois les plus performants ;
- les mesures fiscales de fin d’année et les rachats en début d’année ;
- le fait que les investisseurs prennent des résolutions d’investissement en début d’année ;
- le climat qui impacte les récoltes et donc l’offre et la demande ;
- le paiements des impôts.
*note : certains analystes financiers étudient les volumes de ventes lors du « BlackFriday » afin d’anticiper les résultats économiques du dernier trimestre, lequel regroupe de nombreuses fêtes (Noel, Thanksgiving, Hanouka) connues pour être des périodes de dépenses importantes.
Les saisonnalités les plus populaires en Bourse
Sell in may and go away
Le célèbre dicton qui incite à vendre en mai s’explique par le fait que les performances de mai à octobre sont moins importantes puisque l’arrivée de l’été engendre moins d’activité.
Santa Claus Rally
Le marché a tendance à surperformer d’octobre à décembre puisque les investisseurs reprennent de l’activité à la rentrée.
January effect
Lorsque les investisseurs réalisent des pertes en fin d’année, ils attendent début janvier pour les racheter, ce qui peut faire pression à la hausse sur les marchés.
Bourse : que se passe-t-il en décembre ?
Le mois de décembre engendre souvent de grandes opérations de la part des institutionnels, et même des particuliers les plus avertis.
Lorsque je travaillais en gestion de portefeuille, le mois de décembre était le plus chargé au niveau transactionnel pour la simple et bonne raison que l’on devait procéder à l’optimisation fiscale de fin d’année. Cela implique de réduire au maximum l’imposition du client en vendant des positions à perte pour minimiser l’imposition.
Aux yeux de l’impôt, seulement les gains et pertes réalisées sont à déclarer, donc si vous détenez des titres en gain et que vous ne les vendez pas pendant votre année fiscale, vous n’êtes pas encore imposable dessus. Et si vous souhaitez réduire votre imposition, l’une des premières façons de procéder, c’est de réaliser et déclarer vos pertes.
Mais pour que la perte soit déclarée aux fins de l’impôt, une des règles à suivre, c’est qu’il ne faut pas racheter la position avant 30 jours.
C’est pour cela que le mois de décembre était souvent très actif en termes d’opération de marché car nous devions d’une part :
1/ déterminer les titres à perte que nous allions vendre dans le portefeuille ;
2/ procéder à la vente pour les clients qui voulaient réduire l’imposition des gains ;
3/ les ventes des titres à perte impliquent des déséquilibres dans les portefeuilles ;
4/ planifier le rachat après 30 jours afin de rééquilibrer les portefeuilles suivant le profil du client.
Ce genre d’opérations a un impact sur les marchés puisque plusieurs institutionnels procèdent de la même façon. N’oubliez pas que, suivant certains cas, les titres doivent être rachetés après 30 jours pour suivre la convention de la gestion, ce qui engendre le “January effect”.
L’autre élément de fin d’année à prendre en compte, c’est souvent aussi la prise de profit de certains investisseurs pour les fêtes de fin d’année, une prise de profit tout à fait logique surtout si le marché a surperformé.
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