Lors de mon analyse de décembre dernier, je clôturais mon développement par ces mots : « Autrement dit, maintenant que la rupture baissière des 1,2500 est effective, nous pouvons viser les 1,2400 et 1,2300 par extension. Puis répéter ce scénario entre 1,2300 et 1,2200 pour enfin arriver sur notre support technique (les 100% de Retracement de Fibonacci) à 1,2120. »
L’objectif est désormais atteint et même largement dépassé. En effet, les fondamentaux sont restés les mêmes et se sont même révélés encore plus révélateurs des deux bords de l’Atlantique. En somme, les États-Unis semblent montrer une forme économique inédite depuis le début de la crise financière, au prix de l’utilisation d’une planche à billets lourdement critiquée ces derniers mois.
Côté européen, les risques déflationnistes ne cessent de s’exacerber à mesure que le temps passe. Pour preuve, les prix ont baissé de 0,2% en décembre au sein de la zone euro, suite à un effondrement de 6,3% des prix de l’énergie (d’après Eurostat). La surprise n’est pas immense : le consensus tablait globalement sur un recul de 0,1%. En somme, la BCE est clairement attendue quant à une solution non-conventionnelle, quant au lancement d’un Quantitative Easing à minima (compte tenu de l’orthodoxie allemande et des statuts restrictifs de l’institution de Francfort).
Tous les regards sont donc tournés vers la BCE, de peur que le Vieux Continent ne tombe en déflation. Sans aucun doute l’un des pires mécanismes économiques, particulièrement vicieux et qui implique une baisse de la production, une baisse générale des salaires et de la consommation : interdisant, de facto, la croissance de repartir. Le gouffre économique entre les deux bords de l’Atlantique ne cesse de se creuser et vous remarquerez que cette même trame de fond nous sert depuis plusieurs mois déjà.
À cette trame inchangée, et d’ailleurs renforcée, rappelons que le dimanche 25 janvier se tiendront en Grèce les élections législatives anticipées. L’ensemble des instituts de sondages dans le pays donnent vainqueur le parti d’extrême-gauche Syriza d’Alexis Tsipras, devant le parti « Nouvelle Démocratie » du Premier ministre Antonis Samaras. Comme nous le révélions à nos clients, la presse allemande s’est déjà empressée de dévoiler les différents scénarios envisagés par Berlin en cas de sortie de la zone euro par le pays.
Un « Grexit » de plus en plus probable et qui fait effectivement craindre au gouvernement de Merkel un effondrement bancaire en Grèce, du fait d’un retrait massif des dépôts et d’un effondrement des investissements étrangers dans le pays. Le moins que l’on puisse dire est que ce dossier devrait constituer à l’occasion des deux dernières semaines de janvier un puissant levier baissier sur la plupart des actifs européens et notamment sur l’euro. Contrairement aux trois précédents mois, nous appelons donc à une vigilance accrue sur les marchés financiers, à mesure que ces dates-butoir, que ces échéances fatidiques, approchent. Décryptage dans la partie technique.
Analyse Technique EUR USD 2015
Maintenant que l’objectif à 1,2120 est pulvérisé (nous avons recommandé au jour le jour à nos clients des objectifs baissiers supplémentaires, dont le dernier fut 1,1820), il convient de mettre à jour notre trame de fond. L’enjeu est plus dur qu’auparavant par rapport à nos représentations dans la mesure où le prochain objectif baissier indiqué par les Retracements de Fibonacci semble très éloigné, à 1,0910 (161,8% de Retracement). Ne nous y trompons pas : cet objectif semble plus annuel que mensuel ! Quand bien même la crise grecque nous explose entre les mains fin janvier.
D’ici là, nous appelons simplement nos lecteurs à prendre leurs bénéfices par rapport à nos précédentes recommandations. Mais puisqu’EURUSD semble persister à s’enfoncer dans les abymes, visons de manière conservatrice (avec peu de volumes engagés) des niveaux purement psychologiques et intermédiaires avant d’y voir plus clair autour de la possible élection de Tsipras. Logique.
Ainsi, nous recommandons dans un premier temps de viser les 1,1800, puis 1,1700 et 1,1600 avant la fin janvier, en guise d’ultimes niveaux. Nous aurons l’occasion d’y voir beaucoup plus clair quant aux intentions de Tsipras (sortie de la zone euro ?) à la fin du mois, en attendant le relèvement des taux américains (certainement en mars). En somme : prises de bénéfices et prudence à la baisse sur EURUSD !
Les figures stationnaires : 3ème partie du langage des figures chartistes
Dans le cas où les oscillations des prix sont stationnaires (ou persistances), c’est-à-dire quand il est possible de les enfermer intégralement entre un support et une résistance, tous les deux horizontaux, on obtient une figure en rectangle. Logique. Comme dans le cas des oscillations convergentes, il y a un phénomène de toile d’araignée, mais dans ce cas précis, les courbes de demande et d’offre ont toutes les deux la même pente.
Premier point, donc : les rectangles. Pour que l’on puisse parler justement de rectangle, cette figure chartiste doit passer par au moins six points de contact : trois pour le support et trois autres pour la résistance. Bien entendu, plus la fréquence des oscillations sera grande, plus la figure sera significative. Dans la mesure où les rectangles traduisent le plus souvent des comportements de prises de bénéfices, sans que la tendance initiale soit remise en cause, le volume des transactions aura une certaine propension à se contracter au cours de la formation de cette figure.
Mais si la contraction des volumes est un sérieux indice de consolidation, le plus important réside dans le rapport de force entre les acheteurs et les vendeurs au sein de cette consolidation. C’est ainsi qu’une orientation haussière de l’OBV pendant le déroulement d’un rectangle témoigne d’un rapport de force favorable aux acheteurs. Cette configuration graphique renforce la crédibilité d’un scénario de sortie par le haut du rectangle. Inversement, la probabilité d’une sortie par le bas sera importante dans le cas où l’OBV s’orienterait à la baisse pendant le développement du rectangle. S’il n’est pas possible d’identifier une tendance claire sur l’OBV, il conviendra d’attendre la sortie effective du rectangle.
Dorian Abadie
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