Depuis plusieurs mois, les courtiers forex présent aux USA et disposant de la licence NFA/CFTC sont dans l’obligation de rendre public chaque trimestre leurs pourcentages de clients gagnants et perdants.
Voici le dernier rapport :
Il est intéressant de constater que le ratio de gagnants peut varier de plus de 12% entre le haut et le bas de la liste. Ne parlons pas de bon ou mauvais broker car il ne s’agit ici que des statistiques des performances de clients.
Cependant, il y a très probablement un lien de cause à effet entre l’offre du broker, ou la manière dont l’offre est présentée, et les résultats de leurs clients.
“Gagnez facilement avec le forex” : un slogan dangereux qui crée des perdants
Par exemple, avec une offre similaire un broker qui va annoncer des gains faciles aura très probablement plus de clients perdants que celui qui va simplement avertir les clients des risques et difficultés du marché. Il est logique qu’un novice à qui on annonce des gains faciles sera moins enclin à faire l’effort d’apprendre, ne serait-ce que lire un livre sur le forex.
Or, évidemment, une personne ne connaissant pas le marché des devises aura moins de chance de réussir que quelqu’un qui a pris la peine de se former. On peut donc penser que les campagnes publicitaires et la manière de présenter une offre de courtage sur le forex a déjà un impact significatif sur les résultats futurs des clients.
Mais ce n’est pas tout, je pense qu’il y a de nombreux autres facteurs qui vont faire pencher la balance dans un sens ou dans un autre.
Le spread influence lui aussi les résultats du trader
Le spread, le seul coût de transaction sur le forex, peut lui aussi avoir un impact sur les résultats d’un trader.
D’une part, pour une raison mathématique évidente, si on paye moins, on gagne plus. D’autre part, je pense que l’impact du spread va plus loin que ça.
Quand un trader est gagnant sur une transaction, il est psychologiquement dans un état plus serein que lorsqu’il est en perte, perte qui provoque parfois un stress important. Le trader va donc plus facilement être susceptible de faire des erreurs quand la transaction sera en perte (fermer la position perdante trop tôt, négliger les règles de gestion du risque comme le stop loss, moyenner à la baisse avec un gros levier, etc …)
Avec un spread plus serré le trader sera moins longtemps en situation négative (et la perte dû au spread sera moins importante) et il sera donc plus rapidement en gain. Le trader pourra donc plus facilement gérer ses positions avec un spread de 1 pip qu’avec un spread de 3 pips.
Il ne faut pas oublier que la situation gagnante/perdante d’une transaction va considérablement impacter la manière dont le trader va gérer cette même transaction (et les autres d’ailleurs).
Plus vite le trader sera en gain, plus vite il sera dans un état d’esprit propice à une bonne gestion de ses transactions.
On peut donc en conclure qu’un broker qui offre un spread plus serré aura plus de clients gagnants qu’un courtier qui offre un spread plus large.
OANDA offre des spreads réduits à tous ses clients sans conditions de dépôt ou de volumes (à partir de 0,8 pip sur l’EUR/USD, sans aucune commission supplémentaire).
Cohérence entre taille minimum des lots et dépôt minimum requis
Le deuxième facteur, qui est d’ailleurs très souvent oublié des débutants, est la taille minimum des transactions et plus particulièrement la cohérence entre le dépôt minimum exigé et la taille des lots.
Un broker qui accepte l’ouverture d’un compte avec 200 ou 300 $ et qui impose une taille de transaction minimum de 10K (10 000 $) va automatiquement avoir un important taux de clients perdants.
Un investisseur particulier qui ne connait pas le marché des devises va certainement commencer avec une petite somme pour tester *. L’effet de levier pour l’investisseur qui dépose 200$ et qui trade des lots de 10K sera donc au minimum de 50 :1.
D’un autre côté, vous trouverez des brokers qui proposent un effet de levier maximum de 50:1.
L’effet de levier est certainement l’un des aspects les plus intéressants sur le marché des devises, mais un effet de levier de 10 :1 est amplement suffisant pour pouvoir tirer profit des 1 à 2 % de volatilité journalière.
Je recommande à un débutant de ne pas utiliser d’effet de levier ou d’utiliser un effet de levier inférieur à 5:1. Notez qu’un mouvement de 1% avec un levier de 5:1 aura un impact de 5% sur le compte du trader, alors qu’il est communément recommandé de ne pas dépasser 1 ou 2 % de risque.
Un risque minimum est donc parfois imposé par le broker, ce qui impact très certainement les résultats des clients de ce dernier.
Chez un broker qui impose une taille de lot minimum importante tout en autorisant un dépôt faible, il y aura donc très certainement plus de clients perdants que chez un broker qui laisse plus de libertés aux traders dans la gestion du risque. OANDA n’impose aucun minimum de dépôt (à partir 1$) et aucune taille de lot minimum (à partir 1$).
Exécution des transactions
L’exécution des transactions est aussi un facteur qui va créer une différence dans les résultats des traders. Certains brokers ne vont jamais (ou rarement) exécuter les transactions de leurs clients aux prix indiqués.
Il est évident que ce critère peut avoir une influence importante sur le résultat final, même si l’on ne fait pas nécessairement attention sur chaque trade que le prix diffère de 0,5 ou 1 pip (à l’ouverture, à la fermeture, take profit ou stop loss).
Pour preuve, le même Expert Advisor (robot trader) n’aura pas les mêmes résultats d’un broker à un autre. J’ai déjà vu pour le même Expert Advisor des différences de résultats impressionnantes. Imaginez, 0.5 pip en moins au moment de l’ouverture de la position et au moment de la fermeture. C’est presque invisible. Pourtant après un mois (avec 11 transactions par jour), la différence est de 220 pips (soit 2,2% sans aucun effet de levier).
La qualité d’exécution a donc un impact sur les gains des clients, ça semble évident mais il est important de le souligner car certains broker vont afficher un spread très bas mais avec une très mauvaise exécution.
D’autres brokers ont un spread très bas et une bonne exécution seulement pour une liquidité très limitée. Un broker qui offre des spreads bas, une bonne exécution et une vaste liquidité aura certainement plus de chances d’avoir plus de clients gagnants que les autres. OANDA permet d’exécuter des transactions jusqu’à un montant de 10 millions en un seul ordre et avec l’une des meilleures liquidités.
La majorité des brokers facturent un rollover à une heure fixe de la journée. Si un trader a une position ouverte à cette heure (généralement 17 heures, heure de New York ou Londres), il paiera ou recevra une somme suivant le sens dans lequel il est positionné.
Ce rollover peut avoir un impact dans la gestion des transactions, car un trader sachant qu’il va payer un important rollover à 17 heures va en tenir compte et ne va peut-être pas gérer sa position comme il l’aurait fait dans d’autres circonstances.
Quelques rares brokers facturent un taux d’intérêt à l’heure, la minute ou même parfois à la seconde. Ainsi, le trader peut gérer toutes ses positions de la même manière.
Il ne faut pas oublier que le broker prend toujours une commission sur les taux d’intérêt qui ne seront jamais totalement identiques aux taux des banques centrales. Je vous invite donc à vérifier auprès de votre broker le taux appliqué. Certains brokers l’affiche sur leur site web, sinon il faut demander directement au courtier.
Le rollover est un paramètre indirect qui va dans certains cas impacter les décisions du trader. Les rollovers sont différents d’un courtier à un autre.
On peut à juste titre penser que ce facteur influence indirectement les résultats des clients d’un broker.
OANDA offre un taux d’intérêt calculé à la seconde. Les fonds inutilisé sont rémunérés chaque jour aux taux d’OANDA (voir sur le site web pour connaitre le taux actuel d’OANDA)
De nombreux paramètres qui vont impacter les résultats des clients d’un broker, ce qui pourrait expliquer les différences dans le pourcentage de clients gagnants/perdants pour chaque broker.
Classement inchangé
Il est aussi intéressant de noter que le ratio gagnants/perdants change d’un trimestre à un autre mais que le classement n’a presque pas changé depuis la première publication, ce qui confirme l’hypothèse que cette différence d’un courtier à un autre proviendrait majoritairement de l’offre du courtier.
Les courtiers qui vont “chercher les stops”
On parle souvent des courtiers qui jouent contre les clients et qui vont chercher les stop loss. Personnellement, je ne crois pas qu’un courtier intelligent puisse se laisser aller à ce genre de pratique.
Par contre, je pense que les courtiers qui jouent réellement contre leurs clients ont des méthodes bien plus intelligentes pour orienter les décisions de leurs clients afin d’en faire des clients perdants.
Choisissez donc bien votre courtier !
Mais faites aussi attention à la manière dont vous allez investir sur le marché des devises (stratégie, money management, etc …), car ouvrir un compte avec un très bon broker est certainement primordial pour la suite, mais ça ne fait pas tout. Vous aurez d’autres choix à faire quand vous serez devant votre écran.
La majorité des clients sont des débutants
Pour finir, j’ai souvent pris comme exemple le cas d’un débutant sur le marché, et ce pour une bonne raison. Sachez qu’il y a environ 100 millions de trader particuliers dans le monde, et seulement 3% trade sur le forex.
La majorité des clients des brokers forex sont donc des débutants sur le forex. Le trading forex et tellement différent du reste que même les traders actions expérimentés sont considérés comme novices.
Marc Raffard
Les contrats de change ne sont pas adaptés pour tout le monde car ils sont des produits à effet de levier ce qui implique un degré élevé de risque. Etant donné que vous pouvez perdre votre dépôt initial, vous devez vous assurer de bien comprendre tous les risques.
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Responsable éditoriale - Café de la Bourse
Après des études littéraires et une double formation en communication à la Sorbonne et au CELSA, Clémence Tanguy a travaillé à la SNCF et au Conseil Général des Hauts-de-Seine avant d’intégrer l’équipe de Café de la Bourse en 2015. Elle est en charge des sujets relatifs à l’actualité macro-économique, aux crypto-monnaies, aux produits financiers, aux finances personnelles et à l’investissement en général, avec une approche pédagogique et pragmatique.