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Forex : analyse EURUSD de juin 2015

Forex : analyse EURUSD de juin 2015




Nous y sommes presque ! Un accord entre Athènes et ses créanciers internationaux semble se distinguer. Mais il « semble » seulement. Au moment de l’écriture de cette analyse mensuelle, nous ne sommes plus qu’à quelques heures de la première échéance majeure liant Athènes au FMI à hauteur de 302 millions d’euros (le 5 juin). Plusieurs cartes ont été abattues ces derniers jours par les protagonistes de ce dossier explosif pour la stabilité européenne.

Mercredi 3 juin, les créanciers de la Grèce (« ex-Troïka ») ont présenté un texte à Athènes sous la forme d’un ultimatum. Une première dans l’histoire des relations entre les deux entités dans la mesure où jamais un tel texte n’avait été explicitement présenté par Bruxelles, le FMI et la BCE. Fruit de la réunion du lundi 1er juin à Berlin entre Merkel, Juncker, Lagarde, Draghi et Hollande : sous l’impulsion de la chancelière allemande.

Face à cet ultimatum, Tsipras a annoncé avoir également présenté un nouveau texte pour contrecarrer les réformes attendues par ses créanciers. Mais surtout, les opérateurs boursiers retiennent leur souffle quant à la dernière carte que peut abattre Syriza. En effet, il n’est pas impossible que Tsipras demande au FMI de regrouper toutes ses échéances de juin pour les payer en une seule et même fois. L’idée n’est pas saugrenue mais il s’agit simplement d’une acrobatie pour gagner du temps quant aux négociations en cours.

Bruxelles et Berlin ont insisté tout au long de cette première semaine du mois sur le fait que « beaucoup de chemin restait à parcourir » avant d’aboutir à un accord sérieux. Le « hic » étant que le mot « sérieux » est très discutable. En effet, les chancelleries commencent à évoquer un troisième plan d’aide international pour épauler la Grèce.

Une telle démarche doit avant tout être validée par le Bundestag : le Parlement allemand, particulièrement réticent quant à cette option. Mais surtout, même si cet accord provisoire est signé dans les prochains jours, il ne résoudrait en rien les problèmes de fond. L’idée-même d’un troisième plan d’aide international n’est pas non plus propice à rassurer quant aux enjeux entourant la Grèce et ses créanciers. En somme : une succession de pansements provisoires nous attendent. Ils visent à gagner du temps, à défaut de réduire, littéralement, la dette grecque.

La conférence de presse de Mario Draghi du mercredi 3 juin n’aura pas non plus permis d’y voir plus clair. Le véritable intérêt de cette nouvelle conférence aura simplement été de dresser un bilan optimiste quant à l’inflation de la zone euro et plus … mitigé en ce qui concerne la croissance sur le Vieux Continent. Comme il y a trois mois, l’institution de Francfort maintient sa prévision de croissance à +1,5% pour la zone euro en 2015 (soit la meilleure performance depuis 2011, si elle venait à être validée).

Pour 2016, les attentes restent à +1,9% et une inflation de +1,5%. Il s’agit pour Draghi de préciser que le QE européen marche … jusqu’à preuve du contraire. Mais surtout, la conférence de presse n’aura pas éclairci le seul sujet central ce mois-ci : le dossier grec. Rappelons ici qu’entre juin et août, la Grèce devra rembourser 9 milliards d’euros au FMI et à la BCE. Une situation impensable sans accord venant valider le déblocage des 7,2 milliards d’euros gelés depuis l’été dernier.

En somme, tant que rien ne se décide à ce niveau-là (et avec le risque que les négociations durent au-delà du 5 juin via la dernière carte-maitresse de Tsipras), la situation semble illisible. Nous tablons bien entendu sur un accord, quand bien même a minima et bien que nous le jugions totalement provisoire et inutile pour régler les problèmes de fond. Faute de quoi, et personne n’y a intérêt : la faillite de la Grèce entrainerait une puissante crise de confiance autour de la zone euro voire … sa dislocation au profit des velléités nationales.

En dehors de ce sujet central, nous remarquons que les investisseurs risquent de se diriger de plus en plus vers le dollar (d’autant que les récentes publications américaines semblent meilleures que celles de mai). Notre trame de moyen terme reste inchangée en ce qui concerne EURUSD : une parité totale dans le courant de l’année. Mais pour cela, il nous faut valider l’accord grec, de nouveaux bons chiffres américains et surtout plusieurs objectifs techniques intermédiaires que nous présentons ci-dessous. Tant que cette amorce n’est pas effective, nous vous invitons à la plus grande prudence sur les marchés financiers.

Analyse Technique EURUSD

Forex : analyse EURUSD de juin 2015
Face aux différentes échéances qui nous attendent, nous maintenons notre stratégie habituelle. Nous tablons sur un point pivot mensuel à 1,1000 et ne rentrerons qu’à la baisse en dessous de ce point, sans considérer les cotations supérieures. Point essentiel : tant que ce point pivot n’est pas atteint, il nous parait inutile de revenir sur notre trame annuelle (une parité absolue sur la parité-reine EURUSD). D’autant que graphiquement, les cours en W1 se rapprochent très fortement de notre EMA (25), qui nous sert ici de résistance majeure en rythme hebdomadaire.

Au moment de l’écriture de cette analyse, la cotation EURUSD se situe plus de 300 pips au-dessus de notre pivot de 1,1000 : inutile donc de considérer le retour sur la trame baissière pour l’heure. Seules les échéances évoquées ci-dessus et de nouvelles bonnes publications américaines nous permettront de sortir de cette phase de consolidation. Qui pour l’heure repose de moins en moins sur des données fondamentales, affaiblissant sa légitimité. En somme, sous ce pivot de moyen terme fixé à 1,1000, nous considérerons les trois objectifs baissiers suivants :

  • 1,0950
  • 1,0830
  • 1,0760

En conclusion, tant que ce pivot à 1,1000 n’est pas atteint, nous vous appelons à la plus grande prudence sur la parité-reine. D’autant que de nombreux sujets explosifs vont s’entremêler en juin, à commencer par la trame grecque. Les marchés sont extrêmement volatils, pour ne pas dire explosifs, au moment de l’écriture de cette analyse. Nous ne sommes clairement plus dans le même contexte qu’au début de l’année. Une page est tournée mais les fondamentaux de moyen terme restent les mêmes : une économie américaine qui se reprend tant bien que mal face à un Vieux Continent en souffrance permanente, en pleine crise de confiance. Rendez-vous en juillet !

Le phénomène des Tendances (2ème partie)

La solution la plus intuitive pour représenter une tendance est d’utiliser une droite. Le chartiste va donc s’armer d’un crayon et d’une règle pour la tracer. Une fois la tendance haussière identifiée, s’il arrive à relier entre eux au moins trois creux par une droite, de telle sorte qu’aucun corps de bougie ne se situe au-dessous de la droite, il aura réussi à mettre en évidence une droite de tendance haussière. Inversement, une droite de tendance baissière sera tracée en reliant au moins trois sommets de moins en moins hauts et en s’assurant qu’elle contient également tous les corps de bougies.

Bien entendu, plus les creux ou les sommets utilisés pour le tracé seront nombreux, plus la pertinence de la droite en sortira renforcée. Beaucoup de débutants, lorsqu’ils essaient de tracer des lignes de tendance, ont du mal à s’y retrouver. Ils peuvent même, à partir du même graphique, arriver à des conclusions différentes, voire diamétralement opposées. Pourtant, si l’on respecte scrupuleusement les règles indiquées ici, il n’est pas possible de dessiner une multitude de lignes de tendance sur un même graphique. Par trois bougies, il ne peut passer qu’une seule droite ! Respecter ces règles vous évitera également toute tentation de manipuler le graphique, c’est-à-dire de faire prévaloir vos souhaits dans le résultat final en plaçant les droites là où cela vous arrange.

Construction des canaux

Parfois, il est possible d’enfermer les cours entre deux droites ; on parle alors de couloir de tendances ou de canal. La droite de support d’un tel couloir se détermine graphiquement en joignant trois creux entre eux, alors que la droite de résistance est tracée en reliant au moins trois sommets entre eux. De plus, il est important qu’elles soient testées de façon alternée et régulière pour que le canal soit significatif. Une fois tracé, celui-ci est prolongé afin d’avoir une idée du chemin que les prix devraient emprunter dans le futur, sachant que tant que les cours restent à l’intérieur du canal, la tendance n’est pas remise en cause.

Certes, le fait d’observer et de tracer une tendance sur un graphique ne fournit aucune certitude quant à son évolution future. Ce procédé permet simplement de mieux visualiser le parcours boursier d’un titre en mettant en évidence ses données passées jusqu’à la période présente. Tant que les prix restent contenus par la droite ou, selon le cas évoluent à l’intérieur du canal, il n’y a pas lieu de remettre en cause la tendance. Il suffit alors de se laisser porter par le mouvement.

Ce n’est que lorsque les cours sortiront par le haut ou par le bas du canal que le chartiste devra prendre en compte un changement d’orientation, c’est-à-dire une accélération du mouvement ou un retournement de la tendance. Certains analystes estiment qu’il est possible de se contenter de seulement deux points pour tracer le support et la résistance, mais à la condition que les droites du canal soient parallèles. Ce principe est en effet valable dans la mesure où le canal enferme la totalité des corps de bougies.

Dorian Abadie

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