Sur la cotation actuelle, nous avons la possibilité de revenir sur le marché, à la baisse, après cette petite phase de consolidation hebdomadaire. Pour autant, nous appelons à la plus grande prudence. Quelle cotation pourrait remettre en cause la poursuite de notre scénario baissier ?
Notre dernière analyse pour Café de la Bourse portait sur la baisse programmée d’EURUSD jusqu’à 1,1600 voire 1,1500 en janvier 2015. Au-delà du fait que cet objectif a été respecté et largement dépassé (ce potentiel était alors de plus de 300 pips de gain), nous maintenons et renforçons notre trame de fond. Et pour cause, malgré un quatrième trimestre relativement mitigé aux Etats-Unis d’un point de vue économique, l’Europe, au sens large, ne cesse d’inquiéter les opérateurs boursiers.
Face à l’achat de dollars, la vente d’euros semble manifestement se maintenir sur les marchés financiers, en cette période troublée sur le vieux continent. Nous ne retiendrons que deux éléments particulièrement proches temporellement de l’écriture de notre analyse pour justifier le maintien de notre trame. Non pas que l’idée de voir sombrer le vieux continent nous plaise, loin s’en faut, mais les faits sont là. Premier point, l’élection de Syriza en Grèce provoque une consternation totale des chancelleries occidentales.
S’il fallait un exemple flagrant pour le démontrer, prenons la réponse de la BCE du 4 février. La Banque centrale européenne exerce en effet une pression énorme sur les épaules d’Athènes, fraichement passée dans le camp politique de l’extrême-gauche avec l’élection d’Alexis Tsipras. A partir du mercredi 11 février, la BCE ne financera plus les banques grecques, contre des obligations nationales. De facto, la banque centrale d’Athènes se retrouve condamnée à financer seule un besoin en liquidités de plusieurs dizaines de milliards d’euros auprès de banques locales pour le moins fragiles et en situation critique quant à leurs besoins de liquidité.
Et ce, jusqu’à ce qu’Athènes trouve un juste compromis avec ses créanciers internationaux. Cette pression n’est clairement pas soutenable pour la Grèce, malgré les récents propos plutôt pro-européens tenus par Tsipras et Varoufakis, son ministre des Finances. Il n’est désormais plus question pour Athènes d’évoquer un effacement, même partiel, de sa dette. L’heure est à indexer ses fameux remboursements à la croissance nationale, à l’instar de ce qu’entreprit l’Allemagne en 1953 pour sortir du chaos économique post seconde guerre mondiale.
Second aspect, et non des moindres : les tensions croissantes dans l’est ukrainien. Si ce dossier a fortement marqué le second semestre 2014 au niveau boursier, nous ne pouvons pas en dire autant pour ce début d’année. Il convient tout de même de le surveiller de près tant les dernières déclarations des différents belligérants semblent improbables et … hallucinantes. D’une part, les séparatistes appellent à une conscription générale dans l’est du pays pour lever quelques 100 000 hommes afin de lutter contre les troupes loyales à Kiev.
D’autre part, Washington se dit prêt à fournir de l’équipement militaire lourd pour lutter contre l’insurrection des régions minières de l’est du pays, et pour répondre à « l’agression russe » dans cette partie orientale de l’Europe. Les propos de Washington sont clairs, d’autant que les dernières négociations à Minsk (fin janvier) n’ont absolument pas abouti sur un énième et improbable cessez-le-feu. Au moment de l’écriture de cette analyse, nous apprenons d’ailleurs qu’Hollande et Merkel doivent se rendre dans les prochaines heures à Kiev, puis à Moscou. Pour l’heure, Paris s’oppose aux livraisons d’armes lourdes proposées par Washington, suggérant une résolution plus … diplomatique, de ce conflit larvé.
En somme, et pour ce nouveau mois de février 2015 : nous conserverons la même trame de fond comme vous le constaterez dans la partie technique de notre analyse. Dans la mesure où la partie fondamentale est renforcée, nous n’avons pas de raison de changer d’opinion. Nous appellerons tout de même à la prudence tant l’excès baissier d’EURUSD semble poindre vers ses limites à court terme. Mais de plus en plus, une parité absolue pour 2015 nous parait probable. Nous aurons l’occasion de revenir sur cet aspect très lourdement psychologique dans nos prochaines analyses, faute de détecter un levier majeur pouvant renverser la vapeur.
Analyse technique EURUSD février 2015
EURUSD est clairement en excès baissier. Pour autant, comment définir un excès ? Quelles en sont les limites ? Dur d’y répondre. Mais un point nous interpelle : comme dit précédemment, la trame de fond est inchangée depuis notre analyse mensuelle de septembre dernier. Et elle s’est même renforcée ces derniers jours. Autrement dit, sur la cotation actuelle (proche de 1,1450), nous avons la possibilité de revenir sur le marché, à la baisse, après cette petite phase de consolidation hebdomadaire.
Pour autant, à l’instar du mois précédent, nous appelons à la plus grande prudence. Nos recommandations sont en effet moins fortes qu’en octobre, novembre et décembre 2014. En témoignent les amplitudes des objectifs désormais fixés. Sous 1,1400, nous attirons votre attention sur 1,1340 en guise de premier objectif. En cas d’accélération baissière, nous recommandons de viser 1,1235 puis 1,1150 en guise d’ultimes niveaux baissiers pour le mois de février.
Quelle cotation pourrait remettre en cause la poursuite de notre scénario baissier (annoncé depuis les 1,3500 à nos lecteurs, en juillet 2014) ? Tout simplement la forte résistance psychologique des 1,1500. Au-dessus de ce niveau, nous déconseillons de suivre la tendance baissière fixée jusqu’à présent. Ce point constitue à nos yeux un véritable pivot pour les prochaines semaines. En synthèse : prudence, prises de bénéfices et poursuite de la trame de fond !
Ainsi, nous recommandons dans un premier temps de viser les 1,1400, puis 1,1340, 1,1235 et 1,1150 avant la fin février, en guise d’ultimes niveaux. Et ce, tant que la parité-reine ne montre pas de signes de retournement en direction des 1,1500. Poursuivons donc notre trame habituelle mais le bon sens nous invite à appeler à la prudence sur cette fameuse parité-reine.
4ème partie du langage des figures chartistes : les figures ouvertes
Si à certains moments, les oscillations des prix peuvent se mettre à converger, il n’est pas rare de trouver des configurations composées d’oscillations explosives. S’il est possible de les enfermer intégralement entre un support baissier et une résistance haussière, on obtient alors une figure ouverte, un peu similaire au triangle, mais avec l’apex tournée vers la gauche. Ce type de formations est appelé « figures ouvertes » ou « broadening formation » en anglais.
Si la résistance ou bien le support est horizontal, on parle de figure ouverte à angle droit. Quand les oscillations des prix s’élargissent au-dessus d’un support horizontal (comptez au moins trois pics), la figure ouverte a des implications baissières. L’incapacité des prix à se maintenir sur des sommets constitue un premier indice de fragilité du mouvement haussier. L’évolution baissière d’un indicateur tel que l’OBV indiquera au chartiste qu’il se trouve bien en face d’une figure de distribution. Une rupture du support accompagnée d’une poussée des volumes achèvera de valider le broadening dont la base pourra être reportée au point de rupture du support et donner ainsi un potentiel de baisse minimum.
Quand les oscillations s’élargissent en dessous d’une résistance horizontale, que l’évolution du rapport de force entre les vendeurs et les acheteurs s’inverse au bénéfice de ces derniers, la figure ouverte doit être considérée comme haussière, autrement dit comme une figure d’accumulation. Au sein du broadening, les mouvements de baisse se feront avec de moins en moins de volumes, tandis que les rebonds s’accompagneront d’une augmentation des transactions.
Cette configuration des volumes se traduira par une divergence haussière sur l’OBV. Enfin, pour que le signal d’achat soit significatif et que l’objectif de hausse minimal ait toutes les chances d’être atteint, le volume doit être important au moment où la ligne de cou (résistance) est franchie. Rappelons que cette dernière condition n’est pas toujours respectée dans le cas d’une figure baissière, en raison notamment de la structure dissymétrique qui apparait entre les mouvements haussiers et baissiers. Les prix peuvent alors tomber rapidement et atteindre le potentiel de baisse intrinsèque de la figure chartiste, même si les volumes ne sont pas importants.
Dorian Abadie
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