La troisième économie de la zone euro est aujourd’hui menacée par le poids de sa dette, et semble entrainée dans la même spirale que celle de la Grèce.
L’Italie affiche une dette de 1800 milliards d’euros, soit six fois plus que la Grèce. Les taux italiens à 10 ans ont atteint un record mercredi à 7.3%. A titre de comparaison, les taux allemands de même maturité sont de 1.8%.
Les bunds allemands font figure désormais d’actif sans risque au sein de la zone euro, et on assiste depuis plusieurs semaines déjà à une fuite vers la qualité (“flight to quality”).
La Grèce, l’Irlande et le Portugal ont reçu leur premier plan de sauvetage dans les 2 mois après que leurs taux ont atteint 7%. Ce niveau est d’autant plus inquiétant que la BCE achète depuis le mois d’août des obligations italiennes pour faire baisser les taux. Force est de constater que cela ne fonctionne pas.
Huitième économie du monde, l’Italie a été prévenue qu’en cas de défaut de paiement, elle ne pourrait pas recevoir le même traitement que la Grèce.
L’Italie était parvenue vendredi dernier à rassurer les marchés en adoptant au sénat un plan pour redresser les finances du pays. Suite au vote, les taux italiens à 10 ans repassaient sous le seuil des 7%, à 6.5%. La démission de Silvio Berlusconi samedi confirmait la tendance.
Evolution de la paire eurodollar et perspectives
Dans ces conditions la monnaie européenne continue d’évoluer au rythme des annonces politiques. Les cours sont parvenus à se reprendre au dessus de leur support à 1.3630 et un test des 1.3840 pourrait avoir lieu en début de semaine.
Il faut toutefois rester prudent. La démission de Berlusconi en Italie ou Papandreou en Grèce ouvre une période d’incertitude, seule chose que le marché redoute plus que les mauvaises nouvelles.
Il reste de nombreuses réformes à faire passer dans ces pays et un soutien politique très fort sera nécessaire pour les nouveaux venus, soutien qui est loin d‘être acquis.
Thomas Jeulin