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Faut-il avoir peur pour l’avenir de l’Euro ?

Faut-il avoir peur pour l’avenir de l’Euro ?




Après une baisse continue depuis le mois de juillet 2014, il est difficile de se faire une idée sur ce que l’on peut espérer aujourd’hui pour l’avenir de l’Euro. Considérée comme positive par certains, cette chute n’en reste pas moins dangereuse et laisse planer le doute sur le futur de la monnaie unique.

Ce que l’on sait suite à la baisse de l’euro

Du côté des entreprises européennes qui dépendent en grande partie de leurs exportations, la baisse de l’Euro a plutôt un effet positif. C’est le cas notamment pour les industries aéronautiques, pharmaceutiques, ou de luxe, qui peuvent non seulement produire, mais vendre « moins cher » aux pays qui se trouvent en dehors de l’Union européenne.

Aux États-Unis, c’est exactement l’inverse, puisque la force du Dollar pénalise déjà certaines compagnies internationales, qui se voient dans l’obligation de baisser leur marge, sous peine de perdre quelques parts de marché. Notons d’ailleurs que les prévisions de la plupart de ces entreprises ont été revues à la baisse (ex : les sociétés qui composent l’indice S&P 500 ont divisé de moitié leurs prévisions, passant de plus de 8 % de bénéfices prévus à moins 4 %).

Mais doit-on pour autant se réjouir de la baisse de l’Euro ? Pas vraiment…Sur le Forex -le marché des devises -, l’ambiance est toute autre. Les investisseurs ont largement sanctionné la monnaie unique au profit du billet vert, soutenu par une économie bien plus solide que la fragile économie européenne.

Que va-t-il se passer à présent pour l’euro ?

Suite à l’annonce de la BCE qui fait part de son projet de rachat des dettes publiques et privées (jusqu’à 60 milliards d’Euros par mois pendant au moins un an), plusieurs scénarios se profilent à l’horizon, mais aucun, pour l’instant, n’inclut l’abandon total et définitif de la monnaie commune.

Oui, la situation en Europe est médiocre. Oui, la croissance est extrêmement faible comparée à celle des États-Unis (1 % contre près de 4 %). Oui, certains pays, dont la France, ont encore du mal à passer en dessous des 3 % de dette publique, condition pourtant obligatoire pour faire partie de la Zone Euro.

Mais il est encore trop tôt pour enterrer définitivement la monnaie unique, dont l’abandon causerait bien plus d’effets négatifs, qu’il n’apporterait de solution pour sortir de cette situation. Cette option n’est donc pas envisageable sur le court/moyen terme.

En revanche, le « plan de sauvetage » annoncé le mois dernier par Mario Draghi laisse néanmoins percevoir, semble-t-il,  une lueur d’espoir.

Malgré tout, on constate toujours une certaine méfiance des investisseurs et le cours de l’Euro peine toujours à remonter face au Dollar.

Faut-il avoir peur pour l’avenir de l’Euro ?

Nul doute qu’il faudra encore patienter quelque temps pour que la monnaie unique retrouve la confiance des marchés et puisse enfin revenir de sa longue traversée du désert. Le chemin s’avère difficile et de nombreux risques guettent encore la monnaie unique.

Mais rappelons quand même que l’Euro, au-delà de sa valeur monétaire, est aussi lié à une valeur symbolique. Celle-ci représente la volonté de certains pays de s’unir afin d’établir une « norme européenne » concernant l’économie des pays qui composent cette union et renforce ainsi leur compétitivité face au reste du monde. Certes, le pari est encore loin d’être gagné, mais l’on peut supposer que les différentes mesures prises pour sauver l’Euro serviront de fondements pour un nouveau départ de la croissance. Si la manœuvre réussit, le retour de la croissance pourrait alors motiver les investisseurs à confier à nouveau en la monnaie unique.

Faut-il avoir peur pour l’avenir de l’Euro ? Pas encore. Pour l’instant, attendons plutôt de voir les premiers résultats de la politique monétaire de la BCE. Mais une chose est sûre : la zone Euro n’a pas encore dit son dernier mot…

Sylvain March

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