Alors que les marchés sont fortement chahutés au rythme des publication des chiffres de l’inflation et des annonces de hausses de taux en Europe et aux États-Unis, le CAC 40 frôle les 6 000 points et enregistre une perte de 15 % depuis le début de l’année. Découvrez notre analyse du CAC 40 et nos anticipations pour cette fin d’année 2022.
Analyse CAC 40 fin 2022 : quel scénario privilégier ?
Depuis le revirement de discours du Président de la Réserve Fédérale américaine, Jerome Powell, en novembre 2021, de sombres perspectives sur le court et moyen terme se dessinent.
Les marchés donc baissiers depuis début janvier 2022.
Même si le monde financier a changé et que les intervenants semblent mettre du temps à reconnaître et à accepter cette nouvelle réalité, au moins deux facteurs clés ont littéralement bouleversé l’univers de la finance depuis la fin de 2021.
En premier lieu, les banquiers centraux ont fini par acter que l’inflation « provisoire » était en train de s’installer et que leur discours, plus autruches que colombes ou faucons, ne tenaient plus face à la réalité.
Ensuite, les opérateurs de marchés, les analystes, les traders et les gérants se sont habitués pour la plupart à l’absence d’inflation et à l’aberration financière des taux proches de zéro voire négatifs.
La forte inflation et la disparition des taux zéro entraînent mécaniquement un « repricing » de l’ensemble des actifs financiers avec comme base de calcul la prise en compte du risque – notion qui n’existait plus dans un monde à taux zéro ou négatifs.
Dans ce contexte, le CAC 40 est entré dans une phase de réajustement à moyen et long terme. Cette dernière durera tant que des signes probants n’auront pas démontré que l’inflation est en train de reculer vers la cible des 2 % des banquiers centraux.
Ainsi, le CAC 40 est limité à la hausse. Tout rebond sera systématiquement vendu. Le marché et les opérateurs fonctionnant en mode cyclothymique, où les phases d’espoir (entre les annonces de statistiques sur l’inflation) et les phases de déprime devraient se succéder durant plusieurs mois, ou du moins, le temps que l’on puisse apprécier l’évolution future des bénéfices des entreprises dans un contexte de ralentissement économique et que l’on puisse juger de la force de ce même ralentissement économique : récession technique, réelle récession, risque systémique sur certains secteurs…
Graphique journalier du CAC 40
Source : PXI e-Winvest
Alors que le CAC 40 évolue aujourd’hui autour des 6 200 points, les niveaux techniques auxquels il faudra prêter une attention toute particulière sont les zones de résistance à 6 440 points et à 6 600 points.
Dans le cadre d’une anticipation baissière, ce sont des niveaux qui pourraient constituer des cibles pour une entrée « short » sur le marché afin de profiter de la baisse de l’indice. En cas de franchissement de ces deux zones de résistance, une poursuite de la hausse pourrait être envisagée.
Les zones de support à surveiller sont les zones des 6 000 points, notamment avec l’importance de l’effet psychologique du chiffre rond, ainsi que la zone des 5 750 points.
Une cassure de ces supports pourrait présager une accélération de la baisse, alors que les acheteurs pourraient trouver sur ces zones des niveaux d’achat.
Comment trader le CAC 40 actuellement ?
Ce n’est plus un marché d’investisseurs sur le long terme, c’est-à-dire d’investisseurs plutôt passifs. C’est un marché pour les traders actifs et les swings traders. Acheter des supports, acheter de « belles valeurs », acheter une belle histoire d’entreprise ne suffit plus.
Il faut désormais se montrer actif et réactif.
Il faut être en mesure de capturer des mouvements de prix relativement courts dans le temps, potentiellement amples, tout en sachant se montrer capable de rentrer contre le consensus. Typiquement, dans ce type de marché, il faut acheter les phases de déprime et vendre les phases d’euphorie.
La configuration du CAC 40 est donc devenue celle d’un marché de spécialistes.
Pour les autres, à savoir les investisseurs à moyen et long terme, il vaut mieux se montrer patient. Il est préférable d’attendre d’une part le recul réel de l’inflation, ainsi que les premiers mots d’apaisement de Jerome Powell sur la politique monétaire américaine, et d’autre part le déclenchement réel de la récession.
Ce triptyque devrait sonner, à quelques semaines d’intervalles, la fin du marché baissier entamé le 5 janvier sur le CAC 40.
Mais attention ! L’Europe doit faire face à une problématique supplémentaire : la guerre en Ukraine, un élément qui vient troubler encore plus le jeu dans un contexte de bouleversement géopolitique et de crise de l’énergie qui s’ajoutent à une transition énergétique qui peine à démarrer.
Un arrêt de la guerre demain devrait soulager les tensions qui pèsent sur l’économie européenne. Son aggravation pourrait conduire la première économie de l’Europe (l’Allemagne) vers une profonde récession et entraîner son premier partenaire commercial, la France, avec lui.
Rester à l’écart du CAC 40 est-il une solution ?
Les investisseurs peu actifs devraient rester à l’écart du CAC 40. Croire que la solution réside dans l’achat lors de plus bas, d’achats de valeurs « en soldes » ou d’achats fractionnés, est une fausse solution.
Sur les marchés, la patience paie. Sur les marchés, elle rémunère l’investisseur avisé. Inutile donc de se précipiter !
L’attente semble être la bonne solution. Surtout lorsque l’on n’est pas en mesure de suivre les marchés de manière active ou que l’on n’a pas les compétences et l’expérience nécessaire pour agir objectivement et calmement dans un marché rempli de bruit et de fureur.
Comment profiter des mouvements baissiers du CAC 40 ?
Plusieurs produits financiers permettent de surfer sur les mouvements baissiers.
Sans être exhaustif, je citerai les contrats futures, désormais plus facilement accessibles à tous, ou encore les ETF dit « shorts » comme le fameux BX4, éligible au PEA. Ils permettent, non seulement de couvrir les positions de ceux qui ne souhaitent pas vendre leurs actions, mais aussi de spéculer à la baisse en « net short ».
Opter pour un sens unique ou travailler des deux côtés du carnet d’ordres ?
Plus que le sens directionnel, les marchés baissiers se caractérisent par une certaine volatilité. Un marché haussier se construit dans la confiance, alors qu’un marché baissier est tiraillé par les émotions paroxystiques des intervenants qui alternent entre la peur, puissant moteur de mouvement, et l’espoir.
Le marché offre donc de « jolis » mouvements dans les deux sens, comme la hausse de cet été entre le 5 juillet et le 17 août, suivi de son dégonflement brutal.
Les deux sens sont alors possibles à condition de bien cibler ses périodes d’interventions. Là encore, métier et expérience sont exigés, au risque de lourdes déconvenues pour ceux qui essaieront de contrer les mouvements sans attendre que le marché ne leur offre de véritables signaux.
Quels produits privilégier pour trader le CAC 40 ?
En premier lieu, il faut opter pour les futures comme le FCE (Future CAC 40) qui vaut 10 € le point pour un « margin » autour de 6 000 €.
Les options permettent de travailler sur des horizons de temps plus longs et de profiter de la hausse de la volatilité en plus du mouvement directionnel.
Enfin, il y a aussi d’autres produits de Bourse comme les turbos, les warrants et autres certificats, qui sont des produits à effet de levier faciles d’accès qu’il faudra aussi maîtriser si l’on ne veut pas avoir de mauvaises surprises.
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