Jus d’orange, café et cacao ne sont pas incontournables que sur la table du petit-déjeuner. Nettement orientées à la hausse, ces matières premières agricoles sont utiles pour diversifier votre portefeuille de trading.
Vous tradez habituellement des devises, du pétrole voire du soja ? D’autres possibilités existent pour stimuler et diversifier votre trading. Le jus d’orange, le café et le cacao sont désormais accessibles aux investisseurs particuliers, notamment par le biais des futures, et présentent des perspectives haussières sous l’effet de la demande croissante des pays émergents.
Le jus d’orange : des perspectives mitigées
Produit majoritairement en Floride et au Brésil, le jus d’orange a fait son apparition dans l’offre des courtiers depuis une à deux années. Moins connu que celui du café et du cacao, ce marché est aussi moins largement analysé et traité. Christopher Dembik, analyste financier chez Saxo Banque, explique que ce segment est dominé par les gros investisseurs, hedge funds et institutionnels. Un investissement sur le jus d’orange sera donc largement dépendant du comportement de ces gros opérateurs.
Les facteurs influant sur le cours du jus d’orange sont par ailleurs les conditions climatiques, surtout au Brésil, et l’évolution de la demande. Si celle-ci tend à progresser dans les pays émergents, elle commence à suivre le chemin inverse dans les pays développés. La recherche de bien-être et de produits sains conduit en effet les consommateurs occidentaux à se détourner du jus d’orange, jugé trop sucré…
Mais la maladie du Dragon jaune qui touche les arbres fruitiers de Floride depuis plusieurs années constitue un facteur de pression à la hausse des prix puisqu’elle réduit considérablement la production d’oranges de la région, “revue quatre fois à la baisse ces derniers mois”, révèle le spécialiste de Saxo Banque.
Le marché du jus d’orange s’avère donc particulièrement volatil et moins propre à voir les prix s’envoler que celui du café et du cacao. Réservé aux traders avertis.
Le café et le cacao : des marchés plus profonds et plus liquides
Plus connus par les investisseurs particuliers qui peuvent les traiter depuis environ quatre années chez certains courtiers, le café et le cacao présentent un potentiel de croissance supérieur au jus d’orange. Si Christopher Dembik ne se risque pas à anticiper des prix, il affirme que la progression de la consommation de ces produits dans les pays émergents ne peut que tirer les cours à la hausse.
Le moyen le plus aisé et répandu d’en profiter est de prendre des positions via des contrats futures. Si l’offre est moins étendue que pour d’autres matières premières, elle suffit à diversifier efficacement un portefeuille, considère l’analyste financier. Plus profonds et mieux rôdés, ces marchés constituent un choix plus raisonnable que celui du jus d’orange, mais ces trois types d’investissement doivent dans tous les cas s’entendre dans une perspective de long terme. Christopher Dembik rappelle que la production de café et de cacao est moins élastique que la demande et qu’il faut par exemple presque 15 années à un oranger pour devenir pleinement productif.
L’évolution des cours de ces trois matières premières est en premier lieu soumise aux aléas climatiques. Si les cours progressent nettement depuis le début de l’année, c’est notamment sous l’effet de la dure sécheresse qui a touché le Brésil, assure Christopher Dembik, et a fait grimper les prix du jus d’orange et surtout du café, dont le pays est le principal producteur. Aujourd’hui, c’est le phénomène annuel El Niño qui constitue le principal risque climatique au Brésil et pourrait perturber les cours dans les prochaines semaines.
Au final, le cacao, produit essentiellement en Afrique, Côte d’Ivoire en tête, semble la matière première la moins soumise à des risques concrets. L’analyste de Saxo Banque estime que les risques induits par la modernisation du processus agricole restent latents et parfaitement intégrés par les sociétés exploitantes. De nombreux projets de développement sont également en cours pour répondre à la croissance continue de la demande.
Les marchés du jus d’orange, du café et du cacao demeurent parmi les plus volatils. Etudiez bien leur fonctionnement et, surtout, la météo avant de vous lancer.
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Responsable éditoriale - Café de la Bourse
Après des études littéraires et une double formation en communication à la Sorbonne et au CELSA, Clémence Tanguy a travaillé à la SNCF et au Conseil Général des Hauts-de-Seine avant d’intégrer l’équipe de Café de la Bourse en 2015. Elle est en charge des sujets relatifs à l’actualité macro-économique, aux crypto-monnaies, aux produits financiers, aux finances personnelles et à l’investissement en général, avec une approche pédagogique et pragmatique.